Depuis 2010, la production mondiale de viscose a doublé, dépassant les 7 millions de tonnes par an. Pourtant, le coton reste le matériau le plus utilisé dans l’industrie textile, occupant près de 25 % du marché mondial des fibres.
Les réglementations environnementales strictes en Europe contrastent avec des pratiques plus souples en Asie, principales zones de production de ces deux fibres. Le choix entre coton et viscose, loin d’être anodin, dépend de critères techniques et environnementaux, de la durabilité à la facilité d’entretien.
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La viscose, un tissu aux multiples facettes : origine, fabrication et propriétés
La viscose se distingue par son paradoxe : tirée de la nature, façonnée par l’industrie. Ce textile naît de la pâte de bois, souvent du hêtre ou de l’eucalyptus, qui, après transformation chimique, donne naissance à des fibres souples et malléables. Ce procédé, hérité du XIXe siècle, a évolué : aujourd’hui, des variantes comme le tencel viscose émergent, produites via un système en circuit fermé pour limiter l’usage de substances nocives.
Classée parmi les fibres artificielles, la viscose combine origine végétale et intervention humaine. Sa texture rappelle le coton par sa douceur, parfois la soie par sa fluidité. Appréciée pour son tombé élégant, elle s’invite dans de nombreuses collections estivales, doublures ou accessoires. Sa capacité à absorber l’humidité, à laisser circuler l’air et à fixer les couleurs en fait un choix courant pour les vêtements légers.
La production de viscose suscite cependant de nombreuses questions. Emploi de substances chimiques potentiellement dangereuses, pollution des cours d’eau, conditions de travail à risque : le secteur n’est pas exempt de critiques. Certains fabricants changent la donne avec des alternatives plus responsables : tencel ou viscose issue de forêts certifiées FSC, qui réduisent l’impact environnemental.
Voici les principales catégories de viscose et leurs particularités :
- Viscose classique : souple et abordable, mais souvent associée à un impact écologique élevé.
- Tencel/lyocell : procédé maîtrisé, fibres issues de forêts gérées durablement.
- Viscose de bambou : même procédé industriel, mais matière première alternative.
Choisir une viscose, c’est donc aussi s’interroger sur son origine et sur les pratiques du fabricant. Les nuances entre types de viscose pèsent dans la balance au moment de sélectionner un tissu de qualité.
Coton ou viscose : quelles différences au quotidien ?
La différence viscose coton s’apprécie dès le premier contact. Le coton, fibre naturelle cultivée depuis des générations, séduit par sa solidité et sa capacité à laisser la peau respirer. Les draps en coton égyptien incarnent cette densité rassurante, cette fraîcheur qui tient dans le temps. La viscose offre un tombé plus fluide, une sensation douce, presque soyeuse, qui évoque la légèreté du lin ou de la soie. Robes, blouses, chemisiers exploitent cette fluidité pour des coupes amples et agréables.
La gestion de l’humidité fait aussi la différence : le coton absorbe généreusement mais sèche lentement, tandis que la viscose capte l’humidité tout en séchant plus vite, à condition de respecter des températures basses pour le lavage. Beaucoup optent pour un mélange viscose coton afin d’associer la résistance du coton à la douceur et à la légèreté de la viscose, un choix judicieux en climat humide ou pour les peaux sensibles.
Le mode de vie influence aussi cette décision. Pour les vêtements portés chaque jour, le coton s’impose, tant pour sa robustesse que sa simplicité d’entretien : t-shirts, sous-vêtements, linge de maison. La viscose, plus délicate, s’adresse aux tenues habillées ou aux pièces destinées à sublimer la silhouette. En définitive, tout est affaire d’usages, d’attentes et de contraintes pratiques au moment de l’achat.
Avantages et inconvénients de la viscose face au coton
La viscose se distingue par sa souplesse et sa capacité à épouser les coupes fluides. Cette fibre est appréciée pour les doublures ou les vêtements légers, surtout en période estivale. Sa surface douce, son éclat et la facilité avec laquelle elle retient les couleurs en font un choix prisé pour les créations colorées. Côté budget, la viscose reste souvent plus accessible que le coton, ce qui explique sa forte présence dans de nombreux vêtements.
Cependant, elle n’est pas sans faiblesses. Sa résistance à l’humidité laisse à désirer : les fibres peuvent se fragiliser, se déformer après lavage, imposant un entretien minutieux. Les cycles à haute température sont à proscrire, l’eau tiède et les essorages doux sont recommandés. Le coton, pour sa part, tolère les lavages répétés, gagne en douceur au fil du temps et conserve sa robustesse. Pour le linge de corps ou les vêtements d’enfants, cette solidité fait la différence.
Sur le plan écologique, le débat reste ouvert. La production de viscose implique l’utilisation de substances chimiques, parfois nocives, même si certains fabricants investissent dans des procédés plus propres. Le coton n’est pas exempt de critiques : sa culture exige de grandes quantités d’eau et de pesticides, à moins d’opter pour des filières biologiques. Choisir un meilleur tissu exige donc d’examiner de près les conditions de production et d’entretien.
Bien choisir son tissu selon ses besoins et ses usages
Le choix du tissu dépasse largement l’opposition coton/viscose. Il engage le mode de vie, les attentes et la fréquence d’utilisation. Pour les vêtements soumis à de nombreux lavages, le coton reste une valeur sûre : sa résistance et son entretien facile séduisent ceux qui privilégient la praticité. Cette fibre se lave sans souci, sèche vite, tolère le repassage et convient bien aux peaux sensibles, surtout dans ses versions certifiées Oeko-Tex ou issues de l’agriculture biologique.
La viscose s’adresse davantage aux pièces raffinées, à celles qui misent sur la légèreté et la fluidité. Robes estivales, chemisiers délicats ou doublures bénéficient de son tombé élégant et de sa douceur. Mais elle réclame une attention particulière au lavage : température modérée, essorage doux, séchage à plat pour préserver la forme du vêtement.
Des alternatives existent pour limiter l’impact environnemental, comme la viscose tencel ou la viscose provenant de forêts certifiées FSC. Le fabricant Lenzing, notamment, garantit une gestion responsable des ressources et des procédés maîtrisés.
Avant de trancher, il peut être utile de se poser quelques questions concrètes :
- Recherchez-vous avant tout la robustesse ou la légèreté ?
- Le tissu doit-il être facile à entretenir ?
- La dimension environnementale est-elle déterminante dans votre choix ?
Le tissu parfait épouse les besoins de chaque quotidien, répond à l’œil, au toucher, mais aussi à la conscience. Entre coton et viscose, il n’y a pas de réponse unique, seulement celle qui s’ajuste à la réalité de chacun.


