Signification de M1, M2 et M3 : tout ce que vous devez savoir !

2 août 2025

L’Union européenne publie chaque mois la valeur de M3, mais la Banque du Japon ne suit pas exactement les mêmes règles pour ses agrégats monétaires. Certains économistes considèrent que la frontière entre M2 et M3 varie selon les pays et les périodes.

Des placements à vue peuvent soudainement changer de catégorie en fonction de décisions réglementaires. La composition de chaque agrégat dépend ainsi non seulement de la réalité bancaire mais aussi des choix méthodologiques des autorités.

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La masse monétaire : comprendre un indicateur clé de l’économie

La masse monétaire englobe l’ensemble des moyens de paiement et de placement mobilisables rapidement dans une économie. Les banques centrales surveillent cet indicateur de près, car il reflète la vitalité économique d’un pays. En observant la quantité de monnaie en circulation, la banque centrale européenne (BCE) ajuste ses décisions pour s’adapter à la conjoncture.

Les agrégats monétaires classent les différents types de dépôts et placements selon leur niveau de liquidité. M1 regroupe les formes les plus accessibles : pièces, billets, comptes à vue. M2 inclut ces éléments et ajoute les dépôts à court terme, qui restent mobilisables sans grande contrainte. M3, l’agrégat le plus large, intègre également les placements à terme et certains titres facilement négociables.

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Étudier l’évolution de la masse monétaire permet de détecter des signaux sur l’inflation ou la croissance. Une augmentation rapide de M3 signale souvent une profusion de liquidités, avec un risque de hausse des prix. À l’inverse, une baisse peut indiquer un ralentissement du crédit et une économie qui patine.

Pour réagir, la banque centrale module ses taux directeurs ou intervient sur le marché monétaire. Si la masse monétaire s’emballe, l’institution peut relever ses taux pour freiner le crédit. Les banques relaient alors cette impulsion, répercutant les choix de la politique monétaire auprès des ménages et des entreprises.

Pourquoi distingue-t-on M1, M2 et M3 ?

Distinguer M1, M2 et M3 n’est pas un simple exercice académique : c’est au cœur de la stratégie de la banque centrale européenne. Ces agrégats monétaires mesurent la liquidité disponible à différents niveaux, chaque catégorie correspondant à des usages et des degrés d’accessibilité distincts. M1 regroupe les pièces, billets et dépôts à vue, la monnaie qui circule au quotidien, prête à être dépensée à tout instant.

M2 élargit l’éventail : il comprend M1, mais aussi les dépôts à terme de moins de deux ans et des produits d’épargne comme certains livrets. M3 va plus loin, intégrant en plus des instruments financiers spécifiques, par exemple des titres de créance à court terme.

Voici un aperçu synthétique des distinctions entre les trois grands agrégats monétaires :

  • M1 : pièces, billets, dépôts à vue
  • M2 : M1 + dépôts à terme, livrets réglementés
  • M3 : M2 + titres négociables, instruments du marché monétaire

La banque centrale s’appuie sur ces catégories pour suivre la dynamique de la création monétaire et ajuster ses décisions. En analysant chaque composante, elle adapte sa stratégie pour contenir l’inflation ou éviter une surchauffe du crédit. Le degré de liquidité de chaque agrégat renseigne sur la facilité avec laquelle les ménages ou les entreprises peuvent convertir leur épargne en monnaie immédiatement disponible, enjeu de taille pour la stabilité financière.

M1, M2, M3 : définitions, composition et différences essentielles

La banque centrale examine avec précision la masse monétaire. Chaque agrégat, de M1 à M3, répond à une logique claire : classer l’argent selon sa liquidité et son usage. Trois catégories, trois niveaux de disponibilité.

M1 rassemble tout ce qui circule directement entre nos mains ou sur nos comptes à vue : pièces, billets et dépôts à vue. C’est la forme la plus accessible de monnaie, celle qui sert à régler les achats quotidiens. Elle constitue le socle de l’activité monétaire.

Avec M2, on va plus loin. On y ajoute, aux éléments de M1, les dépôts à terme de moins de deux ans et des livrets réglementés, comme le livret A ou le livret de développement durable. Ces sommes restent disponibles rapidement, même si elles sont un peu moins flexibles que l’argent liquide ou les comptes à vue.

Le périmètre de M3 inclut tout ce que contient M2, mais va encore au-delà. Il englobe les placements en valeurs mobilières à court terme, les parts d’organismes de placement collectif monétaires et certains titres du marché monétaire. On y trouve, par exemple, les certificats de dépôt ou les billets de trésorerie émis par de grandes entreprises.

Pour synthétiser, voici comment se répartissent les différents agrégats monétaires :

  • M1 : pièces, billets, dépôts à vue
  • M2 : M1 + dépôts à terme (moins de 2 ans), livrets réglementés
  • M3 : M2 + titres du marché monétaire, parts de fonds monétaires

Tout l’enjeu réside dans la disponibilité : plus on s’éloigne de M1, plus la liquidité diminue. Ces agrégats monétaires deviennent de véritables outils d’analyse pour la banque centrale, qui module sa politique monétaire en fonction de la composition et de l’évolution de ces masses.

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Exemples concrets pour calculer la masse monétaire et ses agrégats

Pour comprendre comment fonctionnent les agrégats monétaires, prenons l’exemple d’un pays fictif. La masse monétaire y est calculée selon la méthode retenue par la banque centrale. Imaginons : les pièces et billets en circulation atteignent 50 milliards d’euros. Les dépôts à vue, accessibles sans préavis par les ménages et les entreprises, s’élèvent à 150 milliards d’euros.

Voici comment sont constitués les différents niveaux d’agrégats pour cet exemple :

  • M1 : additionnez les pièces, billets, dépôts à vue. Ici, M1 = 50 + 150, soit 200 milliards d’euros.
  • M2 : ajoutez aux éléments de M1 les dépôts à terme (moins de deux ans) et les livrets réglementés. Supposons 80 milliards sur des livrets A et 20 milliards en dépôts à terme, soit un total de 100 milliards. M2 = M1 + 100, donc 300 milliards d’euros.
  • M3 : complétez avec les titres du marché monétaire (certificats de dépôt, parts de fonds monétaires). Admettons 30 milliards sur ces instruments. M3 = M2 + 30, soit 330 milliards d’euros.

À chaque étape, la liquidité se réduit, la facilité d’accès immédiat à l’argent diminue. C’est en analysant ces montants que la banque centrale ajuste sa politique monétaire : modification des taux d’intérêt, opérations d’open market, lutte contre l’inflation ou la déflation.

Dans la réalité, la création monétaire découle à la fois de l’activité des banques commerciales (via l’octroi de crédits) et des interventions de la banque centrale européenne. Si la structure change, par exemple, une hausse des dépôts à terme, la quantité de monnaie en circulation en ressent immédiatement les effets.

Quand M3 gonfle, la BCE garde l’œil ouvert. Quand il se contracte, c’est le signal d’une économie qui freine. La masse monétaire, loin des chiffres abstraits, raconte l’état d’esprit d’un pays, ses élans et ses doutes. L’histoire se joue parfois en silence, dans les colonnes d’un bilan bancaire, mais ses conséquences, elles, se font entendre partout.

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